Au septième étage du bâtiment du groupe multimédia L’Equipe, on attend un invité très spécial. Et pour cause, le centre des attentions n’est autre que Renaud Lavillenie. De retour d’Ukraine la veille seulement, la tournée médiatique du recordman de saut à la perche (6,16m) passe par les locaux de L’Equipe. Et tout le monde, ici, est au courant. Dans les couloirs, les premières infos commencent à circuler, elles traversent aisément les étages. On sait en temps et en heure où est le Champion Olympique. A 11h30, il serait, à priori, devant le bâtiment dans un taxi privé.
Ca tombe plutôt bien pour l’équipe qui s’occupe des archives puisque c’est l’heure « de descendre fumer une clope ». Les quatre acolytes observent la scène devant l’entrée principal du média : « on fumait une cigarette dans un coin. La copine de Renaud est sortie la première de la voiture aux vitres tintées dans laquelle ils se trouvaient. Puis Renaud a suivi, avec ses béquilles. » Un Renaud qui semblait « fatigué. Il avait les traits tirés, le sourire un peu crispé ». Elise, Jessica, Sophie et Pierre Nicolas ne sont pas les seuls à assister à l’arrivée du champion. « Il y avait une dizaine, une quinzaine de personnes. Il y avait même Antoine Deneriaz (ndlr : champion olympique de ski alpin en 2006) qui l’a félicité. Il y avait surtout des JRI (ndlr : journalistes reporters d’images), des photographes et des personnes de la rédaction. »
Parmi eux, des journalistes privilégiés vont le suivre pendant son marathon médiatique. Nicolas Herbelot est spécialisé en athlétisme et commente ses performances depuis des années pour le journal L’Equipe. Anne Odru, journaliste à L’Equipe 21, fait un reportage sur la folle course médiatique du champion : « je le suis depuis hier puisque j’étais à l’aéroport quand il est arrivé. Normalement j’étais en congé aujourd’hui mais quand on m’a demandé si je pouvais le suivre toute la journée, je n’ai pas réfléchi une seconde. Sacrifier une journée de repos pour suivre une légende ? Tu ne te poses même pas la question ! C’est l’occasion de partager la journée d’une légende, en plus dans ces moments-là, c’est génial. »

Nicolas Herbelot et Anne Odru
Accueilli par des journalistes, Renaud est ensuite escorté jusqu’à la conférence de rédaction. Un moment privilégié pour le sportif puisque c’est lors de cette réunion que les unes et les sujets traités dans le journal sont décidés. Renaud est convié à donner son avis. Les journalistes l’écoutent énumérer ce qu’il a aimé ou pas dans l’édition du jour. Il donne aussi son avis sur ce qui l’intéresse dans le quotidien et surtout ce qu’il a pensé des articles qui lui ont été consacrés. Il avoue d’ailleurs ne pas avoir eu le temps de tout lire. Pas étonnant puisque pas moins de quatre pages étaient consacrées à son exploit !
La conférence terminée, Renaud arrive au septième étage. L’Equipe 21. C’est l’effervescence dans le couloir. Tout le monde veut une photo avec Renaud. « Une photo avec lui c’est quand même la classe », avoue Jessica. Pas le temps pour Renaud de satisfaire toutes les demandes, il est déjà en retard.
Dix minutes au maquillage, à peine. « C’est toujours un peu différent quand ce sont des personnalités, confie Cyril le coiffeur de la chaîne. Il y a plein de monde qui se précipite dans la loge avec des caméras et des appareils photos. Ils sont tout excités. Il faut toujours faire vite. Ils sont tellement sollicités qu’ils ont peu de temps ». Dans la petite cabine, il y a aussi Nathalie, la maquilleuse, qui a l’habitude de s’occuper de personnalités. Avant Renaud, le dernier qui est passé entre ses mains n’est autre que Jo Wilfried Tsonga. « Quand ils sont super connus, ça attire toujours les foules, raconte Nathalie. Nous, on essaye de discuter avec eux, de plaisanter un peu. Le maquillage, c’est le moment où ils peuvent se vider la tête, décompresser. On s’occupe d’eux, ils se laissent faire. Le fait qu’on les touche, qu’on ait un contact physique enlève un peu une barrière. La confiance se crée plus facilement. »

Renaud Lavillenie se fait coiffer avant l’émission

Renaud Lavillenie au maquillage
Tout le monde est en retard, il faut faire vite. « L’ingénieur son était à la bourre, raconte Anne Odru. Du coup, c’est moi qui ai équipé Renaud de son micro à deux minutes seulement de l’antenne. » Le champion entre sur le plateau. La course contre le temps s’arrête le temps du direct.

Renaud Lavillenie arrive sur le plateau de L’Equipe 21
Une fois l’édition spéciale « Renaud Lavillenie » à son terme, les couloirs sont à nouveaux en effervescences. Photos, autographes, félicitations… Tout le monde se presse pour vivre un moment privilégié aux côtés du champion. Une fois encore, ce ne sera que de courte durée car le perchiste est attendu pour une séance photo. Le timing de la journée est minuté. C’est ensuite au 8ème étage, dans la partie VIP du bâtiment, que Renaud entouré de sa compagne, son agent et des personnalités importantes de L’Equipe sont invités à déjeuner.

Autographes
A peine le temps de souffler pour l’homme qui a sauté le plus haut du monde avec une perche ! Rassasiés, le marathon médiatique continue pour le clan Lavillenie toujours suivi de très près par la journaliste Anne Odru. Toujours en béquilles, toujours hyper sollicité, Renaud quitte le siège social de L’Equipe. La journée n’est pas terminée pour autant. Il a rendez-vous chez un de ses sponsors pour donner une conférence de presse. C’est sur le plateau du Grand Journal qu’il terminera sa journée.
Anne Odru l’affirme, « cette journée a été possible car il est blessé. Sinon, il aurait certainement suivi son frère et son entraineur à Clermont pour retourner à l’entraînement ». Après un tourbillon d’émotion, c’est bien un tourbillon médiatique qu’a subi Renaud Lavillenie…au plus grand bonheur de ses (nombreux) fans.
Méryll Boulangeat