Depuis trois mois, le samedi, elle enfile de jolies robes. Elle alterne avec amusement vêtement de princesse et tenue de demoiselle peu farouche. Et puis elle danse. Tous les samedi soir, elle danse. Nathalie Péchalat est une ancienne patineuse de haut niveau. Après 23 ans de compétition, deux titres de championne d’Europe et trois participations aux Jeux Olympiques, elle a décidé de mettre un terme à sa carrière l’hiver dernier. Les patins à peine posés, TF1 lui a proposé de participer à Danse avec les stars. Dans cette émission, la star c’est elle.

Nathalie Péchalat et son partenaire pendant 14 ans sur la glace, Fabian Bourzat CP/ Nathalie Péchalat
« Au début j’ai hésité. J’aime danser mais le côté star c’était un peu l’angoisse. Une de mes concurrente, Méryl Davis (championne olympique à Sotchi, ndlr), a participé à la version américaine. Ça c’est super bien passé pour elle et ça m’a convaincu. » Décidée, elle a foncé : « Comme en patinage, j’ai envie de donner le meilleur de moi-même, de montrer ce que je suis capable de faire. Par contre, je suis moins stressée que pendant une préparation olympique, je le prends plus comme un jeu. » Un jeu qui lui impose tout de même six heures d’entraînement par jour. « C’est assez intensif. Pour moi le défi est de l’ordre technique, pas physique. Il faut faire preuve de beaucoup de rigueur et penser à tout, de la pointe du pied jusqu’au placement de la tête. Contrairement au patinage, rien n’est naturel quand je danse. » Pour optimiser l’apprentissage quelques vieux réflexes de compétitrices ont refait surface : « Quand je rentre chez moi, j’essaie de visualiser les chorégraphies, de les répéter pour qu’elles rentrent plus facilement. »
Lorsqu’elle faisait du patinage, la jeune femme de 30 ans travaillait trois ou quatre mois sur deux programmes qu’elle améliorait au fil de la saison. Dans Danse avec les stars, le rythme est tout autre. « Je dois apprendre quatre chorégraphies en cinq jours. Je ne pensais pas en m’engageant dans cette émission que ce serait aussi accaparant. Toutes les semaines c’est une course contre-la-montre, un projet qui me prend 100% de mon temps et de mon énergie. Mais j’adore ça, j’adore danser et apprendre de nouveaux éléments techniques. » Sur la glace, jadis, la normande virevoltait avec Fabian Bourzat. Sur le plateau de TF1, les bras de Christophe ont remplacés ceux du patineur devenu entraîneur. « Pour moi la norme c’était Fabian. Après 14 ans passés ensemble, nous avions trouvé notre mode de fonctionnement et une certaine complicité. Danser avec quelqu’un d’autre m’a demandé de l’adaptation. Il m’a fallu un peu de temps pour modifier mes repères et avoir confiance sur les portés. Par contre, je pense que le fait d’avoir passé une grande partie de ma vie à travailler à deux est un avantage dans l’émission. Je sais gérer la communication et la proximité qui se crée, c’était mon quotidien. »
Avec Christophe, cependant, les choses ne se passent pas tout à fait comme avec son partenaire de l’époque. « Avec Fabian, nous contrôlions tout. De la chorégraphie, aux costumes en passant par le choix des entraîneurs et des tenues. Avec Christophe, je me laisse guider car ce n’est pas ma discipline. » La production y est aussi pour beaucoup. « Sur la glace, je me coiffais et me maquillais seule. Cela faisait partie de ma routine de compétition. C’était un moyen de gérer mon temps et mon stress avant de présenter mon programme. Sur les primes, c’est différent. Nous avons des maquilleuses, des coiffeuses et des costumières. Il faut s’en remettre à d’autres personnes. Pour moi, qui aime bien être dans le contrôle, ça n’a pas été évident au début mais j’ai appris à me laisser guider. »

Dans les coulisses de Danse avec les stars pendant un entraînement. Parmi participants, les anciens patineurs, Natahlie Péchalat et Brian Joubert CP/ Nathalie Péchalat, Instagram
Alors qu’elle pratiquait un sport plutôt confidentiel, sous la lumière des projecteurs tous les quatre ans environ, Nathalie s’est découvert une toute nouvelle notoriété. Son rapport avec les médias est complètement différent de ce qu’elle a vécu durant toute sa carrière. Elle aurait pu avoir tous les titres du monde jamais sa notoriété n’aurait été aussi grande : « Je comprend l’engouement des médias car l’émission touche le grand public. C’est normal que je sois plus médiatisée qu’avant mais malgré tout, je trouve que c’est de la folie. Il y a beaucoup de sportifs qui s’entraînent comme des fous et dont on ne parle jamais. C’est dommage. »

Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat se démarquaient sur la glace par leur originalité CP/ Nathalie Péchalat
Samedi soir, Nathalie Péchalat dansera pour la victoire. Après trois mois d’aventure, elle vivra son dernier prime. « Je suis heureuse d’être allée au bout. Si il y a un trophée à la clé, ce sera génial mais ça ne changera pas ma vie. Ce ne sont pas les JO mais un simple aboutissement. » L’aboutissement d’un jeu où l’héroïne porte de jolies robes tous les samedi soir.
Méryll Boulangeat
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