Cyril Lemoine est cycliste professionnel depuis 2003. Il participe à son quatrième Tour de France avec l’équipe Cofidis. Pendant les trois semaines que dure l’événement, Cyril nous fait partager SON Tour de France. L’occasion de découvrir la grande boucle d’un angle différent à travers un coureur sympathique et disponible.
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Mardi 29 juillet, J+2 après arrivée du Tour
« Ça y est, c’est terminé ! La boucle est bouclée. Je suis bien content que ce soit terminé. Nous avons passé trois semaines un peu difficile quand même. Je suis très satisfait de mon Tour. Après six journées passées sous le maillot à pois et une étape des pavés réussie, j’ai gagné de l’assurance. J’ai pris du plaisir sur ces trois semaines même si il y a eu des jours sans notamment dans les étapes de montagne. Physiquement, je me suis senti bien. Je n’avais jamais eu d’aussi bonnes jambes. Pas de gros bobo jusqu’à la dernière étape où j’ai été entrainé dans une chute sur les Champs-Elysées. Sur le coup j’étais bien sonné.
Je suis rentré chez moi hier midi. Ça fait bizarre, presque un peu vide. Pendant un mois, il y avait toujours plein de monde autour de moi. Mon équipe, les médias, le public. Et puis le bruit. Une cohue incessante. Du bruit, beaucoup de bruit, partout et tout le temps. Et d’un seul coup, plus rien, tout s’arrête. Sur le Tour j’avais mes petites habitudes et une équipe autour de moi pour s’occuper de mon bien-être. On peut dire que j’étais un peu assisté. En posant les valises à la maison, je retrouve ma vie normale. Je prépare de mon repas et joue avec mon fil de deux ans. Retour aux choses simples. Je suis passé en très peu de temps d’un extrême à un autre. Ça fait presque un choc.
Il y a aussi la fatigue qui retombe et les nerfs qui lâchent petit à petit. Ma hanche est un peu douloureuse, mon genou gonflé et je suis un peu égratigné suite à ma chute de dimanche. Mais dans l’ensemble, finir ce quatrième Tour est pour moi une grande satisfaction.
Quand tu arrives sur les Champs, tu frissonnes.
C’est un moment exceptionnel. Il y a un monde incroyable, c’est impressionnant. Tu ressens une montée d’adrénaline, c’est top. Et tu te dis qu’après trois semaines intenses, c’est mérité. Alors tu savoures chaque moment. La ligne d’arrivée franchie, nous nous retrouvons tous dans le bus, symbole de l’unité de notre équipe. On débouche le champagne, on trinque, on se félicite. Et puis équipes par équipes, comme lors de la cérémonie d’ouverture, nous défilons sur les Champs-Elysées, une ultime fois, pour saluer et profiter du public. Rouler sur la plus belle avenue du monde, c’est sympa ! C’est la seule étape où tous les coureurs sont logés dans le même hôtel. Le soir, chaque équipe a organisé une petite soirée. Certains sont allés sur une péniche. Pour nous c’était resto. Autant vous dire que nous avons bien fêté ça et que nous ne nous sommes pas couchés très tôt !
Et puis, nous nous sommes quittés. Après un mois passé à suivre le même chemin, chacun a repris sa route. Maintenant, il faut repartir sur de bonnes bases, ne pas faire trop d’écarts et gérer ses entrainements. Je pense faire une coupure de cinq jours. Mais ce ne sera pas le cas de tout le monde puisqu’un de mes coéquipiers cours à nouveau ce week-end. J’ai la chance de pouvoir poser mon vélo un moment avant de recommencer l’entrainement en vue de ma prochaine compétition qui aura lieu dans un mois. »
Propos recueillis par Méryll Boulangeat @Meryll_B