Cyril Lemoine est cycliste professionnel depuis 2003. Il participe à son quatrième Tour de France avec l’équipe Cofidis. Pendant les trois semaines que dure l’événement, Cyril nous fait partager SON Tour de France. L’occasion de découvrir la grande boucle d’un angle différent à travers un coureur sympathique et disponible.
Mercredi 23 juillet, dix-septième étape
« Encore une étape pas facile…Mais j’y suis arrivé ! Tout le monde commence à en avoir un peu marre. On sens que les organismes sont fatigués. L’étape d’hier nous a bien marqués. L’échappée du jour est partie très tôt : au bout de 10 kilomètres c’était réglé. C’est un signe. C’est difficile de s’accrocher et ceux qui se sont le mieux préservés hier arrivent à décrocher le reste des coureurs rapidement.
Je suis resté dans le peloton. Ce n’était pas de tout repos, la pression était forte car l’équipe Katusha voulait absolument rejoindre l’échappée pour placer, Rodriguez, leur meilleur grimpeur, avant le premier col. Nous avons rouler à 50 km/h jusqu’au col. Après, j’ai aidé les grimpeurs de l’équipe à bien se placer. C’était usant. Bien que j’ai réussi à faire le premier col dans le peloton, je me suis ensuite retrouvé dans un groupe d’une trentaine de personnes avec un objectif commun : finir dans les délais.
Demain c’est rebelote avec plusieurs côtes, le col du Tourmalet et la montée du Hautacam en guise de dessert !
Le Tourmalet est un col mythique mais il ne me fait pas plus peur que ça. Je l’aime bien. Pour l’avoir fait plusieurs fois, je trouve qu’il monte bien. Moralement, je me console en me disant que nous l’attaquons par le côté que je préfère : par La Mongie. L’autre côté me plait moins et me paraît plus difficile.
C’est la dernière grosse étape de montagne. L’objectif pour moi va être de suivre au maximum tout en me préservant pour les étapes à venir. Je pense notamment à l’étape d’après-demain qui peut me convenir.
Gagner une étape
On sent que c’est la fin du Tour. Plusieurs équipes, comme nous, n’ont pas encore gagné d’étapes. C’est notre objectif et les occasions de le réaliser s’amenuisent de jours en jours. Mais nous continuons d’y croire.
A quelques jours de la fin, je peux dire que ce Tour est quand même costaud. Même si tous les Tour sont difficiles, la particularité de cette année est que nous avons commencé dès les premiers jours par des étapes pas faciles avec l’Angleterre, ces parcours accidentés et ces petits dénivelés.
Le soir, dans le bus, on est rincé. Le calme prend le dessus sur le reste. Nos petites habitudes commencent à prendre le dessus. Une fois les vélos rangés, nous essayons d’optimiser chaque moment pour être le plus rapidement possible au lit. Tout d’abord le massage. Il y a un kiné pour deux coureurs. Toujours le même kiné. Il connaît nos petites manies et nos petites habitudes. C’est aussi une question d’affinités. Ensuite le repas. Nous mangeons à la suite les uns des autres. Et puis nous regagnons la chambre. Je fais quelques étirements pour diminuer mes tensions dorsales avant de regarder la télé pour me changer les idées. Quelques mots échangés avec mon collègue de chambre (toujours le même) et il est l’heure de dormir. Récupérer, recharger les batteries avant d’attaquer le mythique Tourmalet…entre autres. »
Propos recueillis par Méryll Boulangeat @Meryll_B