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Jeux Olympiques de Sotchi : Vrai ou faux record ?

Avec 15 médailles en Russie, la France a atteint son objectif. Et apporté aux JO une poignée de belles surprises. Mais derrière les chiffres se cache une réalité plus nuancée. Les échecs ont été nombreux et le programme n’a jamais été aussi fourni.

 

Début décembre. Fabien Saguez, directeur technique national de la fédération française de ski, annonce : « Pour les Jeux olympiques de Sotchi, notre objectif à la FFS est de 15 médailles, dont 5 en or », avant d’ajouter : « C’est un objectif ambitieux ». Le 23 février dernier, lors de la cérémonie de clôture de ces mêmes Jeux olympiques, le tableau des médailles affiche 15 récompenses (dont 4 en or)…pour l’ensemble de la délégation française. Un record aux Jeux olympiques d’hiver. Un record à l’allure trompeuse.

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Les JO de Sophie !

De retour de Sotchi, Sophie Rodriguez, prend la plume et partage ses images pour raconter ses Jeux Olympiques. Ambiance, stress, compétition, organisation…Elle dit tout !

La jeune snowboardeuse, spécialiste du half pipe (ndlr : demi tube dans lequel les compétiteurs effectuent des figures acrobatiques), a terminée septième de l’épreuve des Jeux Olympiques, disputée le 12 février dernier. A seulement 25 ans, elle prenait part à ses troisièmes Jeux Olympiques d’hiver. La parole est à Sophie…

Sophie Rodriguez

Sophie Rodriguez

« Les Jeux de Sotchi se sont terminés dimanche dernier sur un super bilan des Français ! Quinze médailles, un double champion olympique, trois champions olympiques mais surtout des moments inoubliables pour chacun des athlètes.Pas de médaille pour ma part mais une troisième aventure olympique incroyable encore une fois !

A travers ce texte, je vais essayer de vous faire partager les émotions qui ont accompagnées mes douze jours passés à Sotchi.

 Je suis arrivée le 5 février au village olympique de Rosa Khutor pleine d’enthousiasme, d’excitation mais aussi de curiosité. En effet, les médias n’étaient pas très optimistes quant aux capacités d’organisation des russes. Ma première satisfaction à mon arrivée a été de constater que le village olympique était bel et bien terminé ! Ouf ! Il a été construit au pied des pistes avec une vue magnifique sur les montagnes ! Ça change de Vancouver où nous étions logés au cœur de la ville.

Un des bâtiments du village olympique

Un des bâtiments du village olympique

L'équipe de france de Snowboard half-pipe

L’équipe de france de Snowboard half-pipe

 Avec le reste de l’équipe, nous prenons nos quartiers dans le bâtiment France qui va vite prendre les allures d’un joyeux lieu de rencontres. Désormais, il est impossible de faire 50 mètres dans les couloirs sans croiser un collègue (athlète, médecin, kiné, entraineur, officiel,…) et c’est très bien comme ça ! C’est aussi un peu ça qui rend les Jeux si différents des autres compétitions. On rencontre de nouvelles personnes, on apprend plein de choses sur les disciplines qu’on connait peu, on traîne dans les salles de kiné juste pour discuter avec les autres athlètes…

 Les premières journées passent à toute vitesse entre les entrainements, les séances de sport et de kiné. La pression monte au fur et à mesure que l’échéance approche ! Les entrainements dans le half-pipe ne se déroulent pas du tout comme je l’avais espéré ! La forme du pipe n’est pas optimale et la neige très molle rend les entrainements compliqués à gérer. Il ne faut pas se laisser gagner par l’énervement de ne pas pouvoir faire ce que l’on aimerait.  Rester positive malgré la frustration ! Heureusement, le pipe s’arrangera nettement le jour de la course.

 Le jour J. Après une nuit bizarrement paisible (!), je navigue entre appréhension et excitation. Appréhension car il va falloir rider à son meilleur niveau pour ne pas avoir de regrets. Excitation car ça fait quand même pas loin de deux ans que j’attends ce moment !

Le half pipe olympique, terrain de jeu de Sophie

Le half pipe olympique, terrain de jeu de Sophie

Après des qualifications réussies et un petit retour au village olympique pour reprendre des forces, me voilà au départ des finales, accompagnée de ma copine d’équipe, Mirabelle Thovex. On est hyper contentes de pouvoir partager cette finale olympique ensemble. Mais pour l’instant l’heure est à la concentration, les effusions de joie viendront ensuite ! Mes deux runs de finales se déroulent à peu près comme je l’avais prévu. Je plaque un premier run avec un seul 900° (ndlr : trois tours et demi), ce qui me permet de pouvoir faire un deuxième run plus technique avec deux 900°. Ce deuxième run était l’objectif que je m’étais fixé depuis plus d’un an. Je suis donc très satisfaite d’avoir pu le faire aux Jeux. Il me manquait quand même plein de petites choses pour monter sur le podium : des grabs (ndlr : le rider attrape sa planche pendant la figure) sur mes 900°, plus de propreté sur une réception et un peu plus d’amplitude. Je termine finalement 7ème, loin de mon objectif de médaille mais heureuse d’avoir pris du plaisir pendant toute cette journée de compétition.

Le fan club des français

Le fan club des français

Si vous me suivez toujours, vous avez peut-être remarqué que j’ai oublié de vous parler de la cérémonie d’ouverture !!! Et je vais rattraper tout de suite cet oubli ! La cérémonie a eu lieu la veille de nos premiers entrainements mais toute l’équipe a décidé d’y aller malgré tout. Si il y’a une chose à ne pas rater aux Jeux, c’est bien ça. Comme à Turin et à Vancouver, le spectacle a tenu toutes ses promesses : une mise en scène grandiose, des couleurs plein les yeux et des décors époustouflants. Je crois même que c’est la cérémonie d’ouverture que j’ai préférée. Les russes ont su mettre en scène leur culture de la danse de la plus belle des manières. Assise dans les premiers rangs, j’ai pu encore mieux profiter du spectacle. Retour au village olympique à 1h du mat’ et réveil à 7h30 le lendemain mais j’aurais trop regretté de ne pas y être allée !

Ouverture des JO

Ouverture des JO

La classe des américains pendant la cérémonie d'ouverture

La classe des américains pendant la cérémonie d’ouverture

L'équipe de Snowboard avant la cérémonie d'ouverture

L’équipe de Snowboard avant la cérémonie d’ouverture

Spectacle de la cérémonie d'ouverture

Spectacle de la cérémonie d’ouverture

 La compétition terminée et la pression en moins, c’est vraiment le moment où je vais pouvoir profiter des Jeux avec mes potes de l’équipe de France. Il ne restait que trois jours avant de rentrer en France alors on n’a pas chômé !!! La journée, on allait voir des épreuves et le soir, un « petit » tour au Club France s’imposait pour fêter les médailles françaises du jour ! Autant vous dire que ce n’était pas de tout repos ! Pendant ces trois jours, je suis allée à Adler voir la mer mais j’ai aussi fait la groupie dans les gradins du saut à ski, du ski accro, du skeleton, du slalom du super-combiné et du snowboard-cross. C’est bien aussi !

Coucher de soleil sur la mer noire

Coucher de soleil sur la mer noire

 Bon c’est vrai, ces Jeux n’ont pas été économiquement ni écologiquement raisonnables mais malgré toutes ces controverses, l’organisation a été impeccable et cela nous a permis, à nous les athlètes, de passer des moments fabuleux. Mention spéciale aux bénévoles russes qui n’ont jamais perdu leur sourire pendant 15 jours, qui nous ont offert des « free hugs » le jour de la Saint Valentin et qui ont fait tout leur possible pour que nous nous sentions comme chez nous en Russie. Même la sécurité a su se faire assez discrète. Mis à part à notre arrivée à l’aéroport où un militaire était posté tous les cinquante mètres le long de l’enceinte de sécurité arme au poing, les contrôles n’ont pas été si pesants. En fait, ces Jeux étaient vraiment dédiés aux athlètes car pour les spectateurs c’était un peu plus compliqué ! Trois heures de transport depuis Sotchi jusqu’au pipe, pour mon père et mon copain, venus me voir, ça fait beaucoup quand même !

 Bref, tout ça pour vous dire à quel point j’ai profité à fond de cette troisième aventure olympique. J’ai fait de belles rencontres, vécu des émotions formidables et je suis encore plus motivée pour les saisons à venir… Alors à très vite…

Merci Martin !

Merci Martin !

Sophie. »

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Marie Martinod : Mélirose, « ma maman c’est la meilleure ! »

Marie et Mélirose Crédit Photo : Tristan Shu

Marie et Mélirose
Crédit Photo : Tristan Shu

Mélirose est une petite blondinette de 4 ans. En décembre, elle est partie aux Etats-Unis. Pour deux mois. Quand on lui demande ce qu’elle va faire là-bas, elle répond sans réfléchir : « je vais regarder ma maman et l’encourager »… et pour cause, sa mère n’est pas n’importe qui.

Marie Martinod est une skieuse freestyle de 29 ans. Sa discipline ? Mélirose nous l’explique: « elle fait du pipe. C’est comme un tuyaux qui bascule à droite et à gauche ». Comprenez : une sorte de demi tube dans lequel s’élancent des skieurs pour enchaîner des figures aériennes et acrobatiques. Mélirose, le regard fuyant « parce qu’il y a de la neige à la télé » précise sa grand-mère, continue : « comme figure, elle sait faire des 720, des 360 et des back flips ». Rien que ça ! Une formalité pour Mélirose comme pour sa maman !

Marie dans le pipe de Tignes (X-Games 2013)
Crédit Photo : Andy Parant

Une maman au parcours atypique puisque la jeune femme s’est lancée le défi de reprendre la compétition après six ans d’absences. Six années pendant lesquelles elle a ouvert avec « son homme » un bar de nuit dans une station de ski. Une nouvelle vie, un nouvel univers. Entre temps, la petite Mélirose a vu le jour.

Une vie bien rangée… jusqu’à cette annonce de l’intégration du ski Half Pipe au programme des Jeux Olympiques de Sotchi.  Marie a fini par céder à la sollicitation de ses anciennes copines de ski pour préparer l’échéance de février 2014. La flamme n’a pas mis longtemps à s’embraser de nouveau.  « Je trouve ça bien qu’elle ait décidé de reprendre. Elle avait le sentiment d’avoir fait le tour à l’époque », raconte Françoise, sa maman.

Marie Martinod  Crédit Photo : Andy Parant

Marie Martinod
Crédit Photo : Andy Parant

Avec un tel objectif en tête, le retour sur les planches de Marie n’est pas de tout repos. « On ne peut pas arriver au niveau des filles sans préparation physique. La première partie de sa carrière était plus facile. Elle était assez douée pour ne pas avoir besoin d’en faire beaucoup ! » Aujourd’hui, les choses sont différentes. Marie le sait et se donne les moyens de réussir. « Elle a fait une grosse préparation avec la fédé avant de reprendre  le ski à Tignes. Marie est entière. Quand elle fait quelque chose, elle fonce. Elle ne veut pas avoir de regrets. Quel que soit le résultat à Sotchi, elle aura donné le meilleur d’elle-même », raconte Françoise.

Le travail de Marie est une prise de risque quotidienne. Évoquer la peur d’une maman pour sa fille avec Françoise est rassurant. « Il y a des moments où j’ai été inquiète. Et puis je repense à moi quand j’étais jeune. Je n’aurais pas voulu que ma mère m’interdise de faire ce genre de chose. Je crois qu’il ne faut pas y penser. Le plus gros accident qu’elle a eu c’était en voiture. Qui pense être en danger en prenant sa voiture le matin ? La vie est comme elle est. On ne peut jamais savoir. C’est une philosophie de vie je crois ».

Reprendre la compétition ? Oui. Se lancer dans l’aventure Sotchi ? Pourquoi pas. Partir loin de son conjoint et de la petite Mélirose ? « Hors de question, selon Françoise. Pour Marie, la famille c’est super important. Sans sa fille et son homme, elle n’aurait pas pu le faire, ce n’était même pas la peine d’y penser. Elle les emmène partout avec elle. C’est elle qui organise les trajets et les déplacements de sa petite famille. Elle ne peut pas se séparer de sa fille. Déjà quand elle part trois jours en Suisse pour s’entraîner, c’est presque le drame. » Mélirose, elle, ne demande pas son reste et suit sa maman partout sans rechigner. Une vie qui lui va plutôt bien. Sa grand-mère trouve que c’est « une gamine hyper épanouie. Elle profite de tout. Tout ce qu’elle vit à travers ces voyages c’est merveilleux. Elle a déjà sauté une classe ! ».

Et si Marie ne gagne pas les Jeux Olympiques ? « Y a pas de si elle gagne pas » sourie Françoise avant d’expliquer que « ce n’est qu’une étape dans une vie, pas une fin en soit. Et je pense que Marie dirait la même chose ». Son fan club sera à Sotchi. « Une bande de copains et copines. Nous avons déjà nos billets pour aller l’encourager et la soutenir ». Pour Mélirose, pas de place au doute, sa maman va gagner « parce que c’est la meilleure ».

Méryll Boulangeat

Marie et Mélirose  Crédit Photo : Tristan Shu

Marie et Mélirose
Crédit Photo : Tristan Shu

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