Vous allez découvrir au fil du temps une série de photographies qui mettent en lumière les espoirs français de Rio sous un angle…différent ! Les sportifs se mettent à nu en nous dévoilant l’intérieur de leur sac de sport. Objet banal en soi, son contenu peut révéler bien des surprises sur son ou sa propriétaire, en fonction de sa discipline et de sa personnalité. Dans la construction de sa performance, l’athlète a un rituel de préparation qui lui est propre. Les objets, font partie intégrante de ce rituel. Des petits trésors, des petites histoires qui pour la première fois sont partagés.
Du haut de ses 20 ans, Noémie Balthazard fait partie de l’Equipe de France de Gymnastique Rythmique depuis six ans. Avec son équipe, elle disputera, dans deux jours, les Championnats du monde, à Izmir en Turquie. L’occasion de découvrir l’intérieur de son sac de sport. Un sac de fille, à l’image du sport qu’elle pratique, glamour, brillant et coloré. À travers Noémie, plongez dans l’univers si particulier de la GR. Ainsi, elle nous présente un objet plutôt insolite ainsi qu’un autre dont l’histoire restera mystérieuse.

Dans le sac de sport de Noémie Balthazard : massues, barrettes, pomme de pain et pierre porte-bonheur, justaucorps, rouge à lèvres, serviette de transpiration, demi-pointes, gel coiffant, colle Satien, Vitamine C. Crédit Photo/Emmelieke Odul
« Dans mon sac de compétition j’ai toujours mes deux porte-bonheur : une pierre qui brille et une pomme de pin. Si je les oublie ? Je ne suis pas trop superstitieuse mais… Je ne les oublie pas. Je vous raconte l’histoire de la pomme de pin mais celle de la pierre restera secrète. Cette pomme de pin date de mon ancienne équipe, celle des Jeux olympiques de Londres. Nous passions beaucoup de temps à l’intérieur. Nous l’avons ramassée sur le chemin du gymnase en nous disant qu’elle allait nous aider. Ce serait notre petit côté « nature ». Nous avons fait un super entraînement ce jour-là. Depuis je l’ai toujours avec moi.
Il y a aussi de la vitamine C dans mon sac, pour les petits coups de mou entre les deux passages.
La gymnastique rythmique est un sport esthétique. Le maquillage est indispensable. Le rouge à lèvre que l’on choisit a une importance capitale. Il doit être rouge. Il donne une touche féminine mais, surtout, il faut qu’on le voie de loin, qu’il ressorte. C’est important vis-à-vis des juges. Nous nous maquillons et nous coiffons seules.
Outre le maquillage et la coiffure, nous avons une tenue spécifique pour les représentations : deux justaucorps que nous gardons à peu près un an et demi. L’entraînement se fait en collant et en short. Mettre un « justau », comme on dit dans le jargon, n’est pas toujours très pratique. Il se déplace à chaque mouvement. Pour qu’il reste en place, nous utilisons de la colle Satien. Entre nous, nous appelons ça de la « colle-à-cul » ! Nous en appliquons sur la peau et le justau ne bouge plus, nous sommes tranquilles !
Nous utilisons ce justau avec les massues. Ils sont faits sur-mesure par une couturière d’origine bulgare, comme notre entraîneur. Les ailes de papillon font références à la musique utilisée pendant notre enchaînement : « Butterfly and Hurricanes » de Muse. Le nombre de strass est calculé. Sur celui-là, il y a 3500 Swarovsky. Avec la main-d’œuvre, c’est ce qui coûte le plus cher. Le tissu, lui, est abordable. Pour ce justau il faut compter environ 500 €.
Je prépare toujours mon sac la veille. Dans le groupe, nous avons toutes le même. Nous l’avions reçu pour les championnats du monde à Montpellier en 2011… La plus belle compétition de notre vie pour l’instant. »
Propos recueillis par Méryll Boulangeat @Meryll_B
Photos : Emmelieke Odul
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